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Thé vert et mots d'esprit
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  • Non, Gingembre Confit n'est pas un blog culinaire. Gingembre Confit c'est mon projet de réunir un ensemble de textes inédits qui formeront un livre. Gingembre Confit, c'est ma passion pour les mots, le créatif, l'intrigue. Un imaginaire à découvir...
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Thé vert et mots d'esprit
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10 octobre 2009

"Celui qui ne fait pas plaisir en arrivant fait plaisir en partant" Le Goff

name_is_Doll____by_zemotion

AUX LUEURS DE TOKYO

PARTIE II


***Il y a quelques heures encore, elle était sur la couche et dénouait machinalement le obi qui épousait sa taille. Il n'avait pas attendu qu'elle ait fini, l'avait plaqué au sol, et retroussé le tissu jusqu'en haut des cuisses. Elle n'avait pas crié, c'était une réaction banale qu'elle subissait au quotidien. A croire que l'empressement palliait la frustration accumulée dans le lit conjugal. Il y a longtemps qu'elle ne les regardait plus, ces amants d'un soir, venus chercher dans le plaisir, un substitut à l'amour. L'anonymat lui facilitait la tâche, l'aidait peut-être, à se démarquer de la chose.

***Il avait aventuré sa main dans son col, tandis que l'autre fouillait son intimité. Miyuki frissonna, de dégoût, sans doute. Allongé de tout son poids sur elle, il l'étouffait. Avec maladresse, il écarta les deux pans de son kimono, dévoilant la blancheur de sa poitrine. Miyuki sentit son regard peser sur elle. Lentement, méticuleusement, il embrassa ses seins, en caressa chaque parcelle avant de descendre jusqu'aux hanches. Ses mains grasses la touchaient de partout, sa bouche, avide, lui suçait les tétons. Miyuki ferma les yeux et détourna la tête, projetant son esprit à mille lieues d'ici. Il s'allongea un peu plus sur elle. Elle pouvait sentir son souffle chaud parcourir sa nuque dont elle respirait les vapeurs d'alcool avec difficulté. Face aux nausées qui lui saisissaient la gorge, elle réprima son envie de vomir.

***La seconde main avait quitté son entrejambe et tentait à présent, tant bien que mal, de déboutonner son pantalon. Puis il la prit de manière assez brutale et entama un lent vas et vient. Elle se mit à pousser des gémissements d'intonations et d'intensités variables afin de ne pas s'emmurer dans le cri monotone. Lorsque entre deux respirations, il lui demanda de l'appeler Papa, elle s'exécuta, sans broncher. Excité par ces fantasmes inassouvis qui prenaient forme dans l'obscurité de la chambre, il lui prit le chignon et lui tira les cheveux. Ne pas crier, surtout ne pas crier, se disait Miyuki qui se mordait la lèvre et sentait l'afflux de sang s'amalgamer sous la pression de ses dents. Déjà, de sa main libre, il lui enfonçait deux doigts dans la bouche qu'elle s'appliqua à sucer. Isolé dans sa satisfaction personnelle, ses coups de reins se firent plus durs, plus cadencés. Il jouit bientôt en elle.

***La pièce sentait la sueur en suspend, aussi Miyuki ouvrit-elle la porte-fenêtre avant de s'éloigner sur le balcon, sans plus aucun regard pour l'intérieur. Il était resté dans la chambre et ajustait ses vêtements que l'effort de son formidable exploit avait mis en désordre. Puis il la rejoignit dehors, l'embrassa dans le cou, sans susciter une quelconque réaction de sa part, avant de coincer quelques billets dans sa ceinture qu'elle ne prit pas la peine de compter. Alors qu'il s'apprêtait à partir, elle le retint par le bras et glissa une cigarette entre ses lèvres qu'il s'empressa d'allumer à l'aide d'un briquet en argent, tiré de sa poche. Puis il disparut. Restée seule, sans un mot, sans une parole, Miyuki réarrangea son kimono.

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